Une démarche réglementaire pour transformer durablement le parc tertiaire

Issue du décret tertiaire, inscrit dans l’article 175 de la loi Élan, cette obligation vise à transformer durablement le paysage énergétique des bâtiments à usage tertiaire. L’enjeu est considérable : le parc tertiaire représente aujourd’hui plus d’un tiers de la consommation énergétique du secteur du bâtiment en France.

Pour accompagner cette transformation, un cadre réglementaire clair a été mis en place, avec des obligations de déclaration régulières via la plateforme nationale OPERAT, qui permet de mesurer les progrès et de suivre les consommations énergétiques des bâtiments concernés.

Un large éventail de bâtiments concernés

L’Éco Énergie Tertiaire s’applique à l’ensemble des bâtiments à usage tertiaire dont la surface d’activité cumulée est supérieure ou égale à 1 000 m². Cela englobe une grande diversité de structures : bureaux, établissements d’enseignement, hôpitaux, commerces, hôtels, équipements culturels, sportifs ou de loisirs, plateformes logistiques, aéroports, gares, data centers, restaurants, résidences de tourisme, et bien d’autres encore.

Tous les bâtiments, qu’ils soient anciens ou neufs, sont concernés, à l’exception de quelques cas spécifiques comme les constructions temporaires, les lieux de culte ou encore certaines installations à usage opérationnel en lien avec la défense ou la sécurité civile.

Des leviers concrets pour engager une transition énergétique efficace

Pour répondre à cette obligation, plusieurs leviers d’action sont possibles, chacun contribuant à la réduction durable des consommations énergétiques. Il ne s’agit pas seulement de rénover ou d’investir dans de nouveaux équipements, mais de repenser en profondeur l’exploitation des bâtiments et les comportements au quotidien.

Parmi les actions envisageables, on retrouve :

• L’amélioration de la performance énergétique du bâtiment, en intervenant sur l’enveloppe thermique : isolation des murs, des toitures, remplacement des menuiseries, protection solaire, etc.
• L’installation d’équipements plus performants, tels que des systèmes de chauffage, de ventilation, d’éclairage ou de production d’eau chaude sanitaire adaptés aux besoins réels et moins énergivores.
• La mise en place de dispositifs de gestion intelligente de l’énergie, permettant un pilotage précis des consommations et une meilleure régulation des usages.
• L’optimisation de l’exploitation des équipements, par exemple à travers des contrats de performance énergétique ou un suivi rigoureux de la maintenance.
• L’adaptation des espaces et des usages, avec des mesures simples comme l’extinction automatique de l’éclairage ou l’ajustement de l’intensité lumineuse en fonction de l’occupation des lieux.
• La sensibilisation des occupants, un levier souvent sous-estimé mais essentiel, qui passe par l’adoption de gestes responsables : extinction des équipements en fin de journée, réduction du stockage de données, utilisation raisonnée des ressources numériques.

Une opportunité de valorisation durable du patrimoine immobilier

Loin d’être une contrainte, l’Éco Énergie Tertiaire représente une opportunité pour les acteurs du secteur tertiaire. Elle permet de repenser les usages, de moderniser les équipements et d’optimiser les coûts d’exploitation tout en valorisant le patrimoine immobilier sur le long terme.

En s’engageant activement dans cette démarche, les organisations peuvent non seulement améliorer leur performance énergétique, mais aussi renforcer leur image de marque, répondre aux attentes sociétales et anticiper les évolutions réglementaires à venir.

La transition énergétique passe aussi par le tertiaire : chaque mètre carré optimisé, chaque geste écoresponsable compte. Il est temps d’agir durablement.

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